Septembre 2023 – Je vais quitter la fonction publique, c’est décidé !
Je suis naturopathe certifiée et auto entrepreneuse depuis 1 an, mon activité démarre tranquillement pendant qu’une autre activité salariée à temps partiel m’assure un revenu régulier.
J’ai 2 enfants, 2 chats et mon conjoint entame sa première année de formation en apiculture. Une petite routine tranquille parsemée d’actions à mener pour l’association de sophrologie dont je suis la secrétaire, l’AMAP de Treillières dont je coordonne quelques produits et Nature & Progrès qui m’amène à enquêter des producteurs. Tout va bien mais je sens qu’il manque quelque chose… Et puis il y a cette ambiance malsaine au bureau…
Je rencontre Micka un soir, le paysan boulanger de l’AMAP, avec qui on discute levain, four à pain, organismes qui oeuvrent pour le bio, la CIAP, le GAB… Puis revient dans la conversation l’histoire du four à pain, sa chaleur résiduelle non utilisée… Ce soir-là, une multitude d’idées émerge dans ma tête : four à pain, chaleur, séchage, déshydratation, fruits, légumes, verger, plantes aromatiques, pâtisseries au levain, tisanes…
Au bout de quelques mois les choses se précisent, j’ai envie de me lancer dans l’aventure agricole, oui c’est une aventure car je sais déjà que rien ne sera simple : une femme, NIMA* qui plus est, se lance dans la création d’une ferme de A à Z. C’est une folie ? Oui, mais qu’est-ce que j’ai envie d’y aller ! Il me faut du changement, j’ai besoin d’exprimer ma créativité, d’aller plus loin dans mon rapport à la nature (c’était donc ça le petit truc qui me manquait !) et voilà une belle occasion d’entamer, en plus, un travail sur le goût dont je rêve depuis l’adolescence, c’est la cerise sur le gâteau ! Fin 2023 je prends la présidence de l’AMAP.
Au printemps 2024, je sais ce que je veux produire : des plantes aromatiques (on les nomme PPAM dans le milieu). Je commence à me former : HACCP**, auto construire son déshydrateur solaire avec le GAB44, les plantes aromatiques envahissent le potager, les tisanes de plantes fraîches commencent à ravir nos papilles. Août 2024 : je quitte la fonction publique. Fin 2024 : le terrain est trouvé (mon conjoint cherchait un endroit pour mettre ses ruches…), j’ai un vrai coup de coeur. Accompagnement de l’idée au projet avec CAP44 puis suit la formation sur le sol et les engrais verts début 2025. Rendez-vous maraîchage tous les vendredis matins avec Régis, visite de producteurs de plantes aromatiques et médicinales pour voir comment ils produisent, où ils commercialisent, comment ils en sont arrivés là eux aussi, s’ils arrivent à en vivre, combien ça coûte de s’installer… Que ces échanges sont riches et bienveillants, je me sens à ma place. Juin 2025 : UCARE sur la transformation des PPAM. Et entre tout ça, je prépare mon business plan, fais mon étude de marché, étudie l’eau et le sol, prépare les plans du local de transformation, cherche des financements (les aides à l’installation se font rares passé 40 ans) et cherche du matériel d’occasion. Et je lis, je lis, je lis sur la permaculture et les micro fermes, sur le séchage des plantes et leur culture, et même sur leur intelligence ! Le nom de la ferme commence à se formuler : on veut associer les abeilles aux plantes aromatiques puisqu’elles travailleront bientôt de concert. Objectif d’installation : janvier 2026 !

*Non issue du milieu agricole
**L’appellation HACCP signifie en anglais Hazard Analysis Critical Control Point. Il s’agit d’une méthode qui permet de prévenir et d’identifier les dangers liés aux pratiques d’hygiène alimentaire.